Un article de Walter Starck sur Quadrant Online, traduction jmr / Skyfall
Lorsqu’elle a surgi, l’idée d’un dangereux réchauffement climatique d’origine anthropique (RCA) provoqué par les émissions des combustibles fossiles, a trouvé un terrain fertile au sein d’une vaste variété d’intérêts. Pour les chercheurs, cela signifiait financement et reconnaissance. Pour les médias, la formidable captation de l’attention reposant sur la peur. Pour les militants, la mater dolorosa de toutes les menaces écologiques. Les entreprises y ont vu l’opportunité d’énormes profits tandis que les bureaucrates y ont perçu la possibilité d’une récupération massive de puissance et de contrôle.
Pour les politiciens ce fut encore plus évident, avec d’un côté la promesse d’une forte popularité, et de l’autre, seulement des dénigrements.
L’impressionnante locomotive du RCA, vite mise sur les rails, a commencé à tracter un luxueux convoi de centaines de milliards de dollars. Fin 2009, tout était prêt pour une éblouissante manifestation des forces RCA au sommet sur le climat de Copenhague, ouvrant la voie triomphale du très vert et très propre nouveau monde promis par les éco-prophètes.
C’est alors que survint le Climategate. Et voilà que les roues du convoi ont commencé à se déglinguer.
En réalité, la vaste structure du RCA s’est construite sur une base fragile de prophéties très douteuses, élaborée par une petite coterie d’universitaires de troisième ordre dont la réputation et la carrière ont été presqu’entièrement basées sur des prédictions catastrophistes à propos du changement climatique, qui se sont révélées soit fausses, soit douteuses, et dans le meilleur des cas à vérifier. L’expression « troisième ordre » est utilisée en connaissance de cause. Les déclarations retentissantes concernant le RCA ont été à la fois pleines d’incertitudes et confrontées à un certain nombre de critiques incontournables. La crédibilité et la réputation bien fondées de la recherche ne sont pas basées sur des spéculations incertaines et des prévisions non vérifiées. Les scientifiques compétents évitent de telles spéculations et prennent bien soin de quantifier clairement les limites et les incertitudes relatives aux opinions ou aux prédictions qu’ils peuvent mettre en avant.
À de rares exceptions près, tous les principaux promoteurs scientifiques du catastrophique RCA ont été des universitaires inconnus jusqu’à ce qu’ils s’embarquent sur le train en marche du changement climatique, et ils ont commencé à élaborer les prédictions dramatiques d’une catastrophe imminente. Les quelques personnalités qui avaient une réputation en dehors du catastrophisme climatique semblaient s’être déjà engagées sur des vues catastrophistes d’autres menaces environnementales parmi lesquelles le RCA n’était que la dernière, la plus importante et la plus populaire. Celle-ci présentait également l’avantage supplémentaire d’être de loin la plus gratifiante.
En outre, la climatologie était un domaine d’études peu connu, hautement interdisciplinaire, dans lequel des chercheurs de presque n’importe quelle discipline pouvaient participer et se faire appeler climatologues. S’y intégrer en proposant quelques alertes effrayantes sur le RCA procurait une publicité certaine dans les news avec l’onction du qualificatif d’«expert» attribué par les médias. De généreuses subventions suivraient.
Pour un universitaire ayant plutôt une réputation limitée à risquer, il s’avérait difficile de résister à la tentation – particulièrement pour ceux souffrant de cette maladie universitaire courante, l’opinion exagérée de sa propre importance et de sa capacité intellectuelle. L’opportunité d’une voie royale pour la gloire et la fortune en contournant la corvée normale et fastidieuse de l’expertise reconnue était certainement pour ceux-là trop évidente pour leur apparaître comme un simple coup de chance. Cela devait avoir un parfum de Destin et devait donc être défendu avec toute la férocité de vrais croyants.
Dans l’alarmisme climatique, l’évidente justesse de la cause a conduit à un abandon total de ce qui était considéré comme une pratique scientifique indispensable. Dans la recherche climatique, ont été acceptées et généralisées les pratiques consistant à refuser de révéler les méthodes et les sources, d’ignorer les preuves contraires, de déformer les résultats, d’exagérer la confiance, d’empêcher la publication d’études contradictoires et d’utiliser le dénigrement personnel pour discréditer quiconque ose poser des questions à propos du flux sans fin des derniers résultats et affirmations. Et ces pratiques déviantes devenues omniprésentes impliquent généralement des questions techniques tellement complexes qu’elles exigent un niveau considérable de connaissances de base pour en comprendre les arguments.
Cependant, les questions éthiques fondamentales sont quelque chose que chacun peut comprendre et c’est là où les alarmistes ont fait le pire pour se discréditer. Chaque fois que des preuves claires d’un comportement malhonnête par les promoteurs du RCA ont été exposées, au lieu de simplement condamner cette faute, ils ont suivi le schéma suivant : ils ont d’abord essayé de la nier, puis, en cas d’échec, tenté de la justifier. Enfin, lorsque l’information défectueuse a été mise en pleine lumière, ils ont cherché à banaliser l’ « erreur » comme étant sans véritable importance. En faisant cela, ils ont démontré clairement que tout ce qui pourrait concerner la vérité était subordonné à la justesse de leur Cause.
Avant que l’inconduite scientifique systématique généralisée ait commencé à apparaître dans la recherche climatique, la science bénéficiait d’un niveau élevé de confiance. En abusant de cette confiance les alarmistes ont acquis un avantage de courte durée. Cependant, les inévitables révélations [d’erreurs ou de déformation des faits, NDLR] ont causé un préjudice grave et de longue durée à la fois pour leur propre cause mais aussi envers la réputation de la science elle-même. Cela sera difficile à réparer.
Aujourd’hui il semble que l’élévation des températures, l’extinction des espèces, les conditions météorologiques extrêmes, la fonte des glaciers, l’accélération de la montée du niveau des mers, les épidémies, les mauvaises récoltes et diverses autres calamités climatiques commencent à être considérées comme de sinistres prédictions qui ont échoué. Les alarmistes, après avoir nié toute possibilité de variabilité naturelle dans la légère hausse de la température moyenne mondiale observée dans la dernière partie du 20e siècle, ont désormais du mal à expliquer pourquoi leurs plus sûres certitudes ne se sont pas matérialisées. Qu’ils aient pu s’être trompés pendant tout ce temps est pour eux, bien sûr, impensable.
Pour faire face à une contradiction de plus en plus évidente avec la réalité des faits, leur réponse a été simplement d’élever le niveau de l’alarme et d’affirmer encore plus de certitude. Cela semble une stratégie bizarre, surtout de la part d’un groupe qui prétend être composé de scientifiques de haut niveau. Ils doivent sans doute estimer que la réalité, elle-même, obéit à une théorie douteuse ratifiée seulement par le consensus d’un groupe.
De l’extérieur, cela ressemble à un retranchement dans des fortifications pour le dernier combat des partisans fanatiques d’une secte extrémiste, se préparant au martyre dans un paroxysme final vertueux. C’est probablement la bataille prophétique d’Armageddon, les partisans droits dans leurs bottes du postmodernisme affrontant l’idée satanique d’une réalité objective, indépendante de tout ce qu’on peut décider de croire. Ou peut-être est-ce simplement que la représentation constamment erronée de la réalité, devenue la norme dans la recherche climatique, est tellement ancrée dans leurs esprits que ses adeptes ont du mal à différencier la réalité de l’imaginaire, un peu comme dans la maladie que les psychiatres nomment mythomanie.
Cependant, cela est évident, les tactiques actuelles des alarmistes dans le débat public ne font rien pour restaurer leur crédibilité, ce qui ne sert qu’à les faire apparaître de plus en plus stupides et indignes de confiance. S’ils sont vraiment aussi sûrs d’eux qu’ils prétendent l’être, la meilleure chose qu’ils pourraient faire à ce stade serait de se taire. S’ils ont raison, la réalité devrait les conforter assez rapidement. Et si la science est établie, comme ils le prétendent, il n’est, de toute façon, pas nécessaire d’intensifier la recherche. Évidemment ils ne feront rien de la sorte. Se taire reviendrait à accepter de renoncer à toute cette attention flatteuse et aux financements qu’ils sont venus rechercher pour leur juste cause.
Donc, selon toute probabilité, le spectacle se poursuivra, non pas comme un débat mais comme une farce, avec des personnages principaux de plus en plus follement satisfaits d’eux-mêmes jusqu’à ce que le public soit fatigué de payer les factures et trouve quelque chose de mieux à faire avec l’argent de ses impôts.
Source : Walter Starck dans Quadrant on line – traduction jmr.