de Michel MENGNEAU
On connaissait l’indigence intellectuelle de nos dirigeants, mais à ce point là il y a de quoi vraiment s’inquiéter pour l’avenir. En portant une attention particulière sur les agissements de nos gouvernants au nom de la mascarade du Grenelle de l’environnement, on ne peut que déplorer une fois de plus leurs incompétences et surtout l’enrobage d’un bon vouloir écologique pour servir la soupe à l’agro-business, acoquiné avec la pétrochimie. Et ceci sous le prétexte du sacrosaint développement durable qui est la plus belle escroquerie que les défenseurs de la loi du marché ont inventée. J’avais qualifié cela de fumisterie il y a quelque temps déjà, le temps qui passe confirme.
Donc, la France qui se veut en pointe de la réduction de gaz à effet de serre c’était donné un objectif en pourcentage de 7% d’éthanol dans le carburant sans plomb, objectif que l’on veut dépasser puisque l’on parle maintenant de 10% pour épater la galerie, ce qui est un leitmotiv chez l’agité de l’Elysée. Car en effet au premier avril le SP 95-E10 devrait remplacer peu à peu le maintenant traditionnel sans plomb 95. Au premier abord, sans réflexion approfondie, cela peut paraitre une bonne idée puisqu’il sera composé de 90% d’essence et 10% d’éthanol essentiellement produit par l’agriculture…. Que naturellement l’on va encore une fois qualifier de biocarburant confirmant avec cette appellation usurpée le non respect du consommateur.
Faisant partie de ceux qui avaient déjà dénoncé ce détournement de la terre nourricière pour les profits de l’agro-business, on ne peut que recommencer à jeter un cri d’alarme contre cette état de fait qui va donner lieu à des surproductions agricoles au service des carburants, ayant pour conséquence des famines et un renforcement de l’utilisation d’engrais, pesticides, déboisements, arrosages intempestifs, malheureusement, j’en oublie…
On comprend aisément pourquoi ces inconvénients majeurs ont jeté le troubles dans les esprits ainsi que l’on peut le constater avec une attitude nettement moins pro-agrocarburants de la part de beaucoup de dirigeants européens. Il y a que la France qui insiste lourdement avec en plus la mise sur le marché d’un éthanol inadéquat !
Comme il s’agit d’alcool issu de la betterave sucrière, en plus d’un intérêt environnementale et sociétale tout à fait discutable, ce produit ne s’associe qu’avec E10, essence la plus polluante. Si ont fait le tour de la question, en mélangeant les deux on arrive au même résultat qu’auparavant, autant d’émission de CO2. Nonobstant que le E10 pose aussi problème pour les véhicules fabriqués avant 2000. D’ailleurs l’Allemagne à déjà refusé d’utiliser se substrat et toute sorte de mélange allant avec.
Néanmoins, Total qui voit dans l’agro-business un débouché fructueux a minimisé les méfaits de son carburant allant à l’encontre d’autres expertises, en particulier l’Ufip. (l’Ufip déclare que : « L’éthanol peut être mélangé à l’essence, mais sa sensibilité à l’eau et sa volatilité -contenue dans l’essence- peuvent engendrer un mauvais fonctionnement des moteurs ainsi que des risques d’émission de vapeur d’essence ». Cécile Cassier- Univers-Nature). Pour ce faire, ce gouvernement obstiné dans ces options contestables doit aussi permettre à ce que ce nouveau carburant soit véhiculé par des moyens mécaniques, puisqu’il ne peut utiliser les oléoducs, on verra aussi les stations services subir des travaux importants pour pouvoir exploiter cette foutaise.
Foin de toutes ces misent en garde, Borloo, qui n’est pas à un paradoxe près, plonge à pieds joints dans le lobbying associé de l’agro-business et de la pétrochimie. Qu’attendre de plus d’un gouvernement à la solde des multinationales, rien… Ce qui était d’ailleurs prévisible avec le dévoiement d’un Grenelle qui ne fut qu’une mascarade. Nous vivons dans une époque où le mensonge est permanent, particulièrement au sommet de l’état…
Donc, dans la lignée tout le monde s’en donne à cœur joie, déjà l’appellation de « Biocarburant » est une escroquerie de fait puisque les moyens de production n’ont rien d’écologiques. De surcroit aussi une escroquerie intellectuelle car cette dénomination sert à tromper le tout un chacun ! Alors pourquoi se gêner, l’exemple venant d’en-haut, c’est ainsi que l’éthanol fabriqué à partir de la betterave n’échappe pas à cette règle puisque ses promoteurs – Association de producteurs, France Betterave- se sont offerts une campane publicitaire des plus mensongères, voir le logo ci-joint :
Naturellement des associations, Les Amis de la Terre entre autres, se sont émues de cette fausseté manifeste. Finalement, les membres du jury de la déontologie publicitaire ont accueillis favorablement les plaintes, mais cela restera un pis-aller dans la mesure où la campagne étant lancée certain naïfs vont être convaincus du bien fondé de l’utilisation d’un éthanol venant d’un agro-business sans foi ni loi.
Cependant, cela pose une question de fond, car on sent l’opinion consciente des méfaits de la généralisation des agro-carburants, donc nécessairement il faut trouver d’autres solutions…
Je sais qu’il est malvenue de parler des problèmes de l’automobile en raison de l’emploi qui est un sujet sensible avec la diminution de la vente de bagnole. Mais justement ne serait-il pas bon de s’interroger de la place réelle de la bagnole dans nos sociétés. C’est et cela restera, quoi que l’on en dise, l’un des éléments les plus polluants malgré que l’on diminue sa consommation, avec ou sans éthanol. De plus, l’orientation vers l’électrique pose aussi d’autres problèmes, le nucléaire, et l’incontournable dans les deux cas, la fabrication qui est aussi un élément polluant. Sans oublier les matières premières, et surtout l’arrivée des plastics, polymères issus des amidons végétaux, un autre aspect en pleine évolution du productivisme de l’agro-business.
Donc, la priorité est de s’éloigner au plus vite du productivisme capitaliste, relocaliser l’emploi afin de limiter les transports, diversifier les moyens de productions, et naturellement promouvoir le transport collectif favorisant ainsi un impondérable, la diminution du parc automobile.
Malheureusement ce n’est pour l’instant que des pistes de travail, mais qui sont cependant urgentes. Plus en tout cas que la formule 1 ou quelques milliards s’envolent en fumée pendant l’un des participants, Renault, met en chômage technique une partie de ses usines. Même si ce n’est pas entièrement Renault qui fait courir les bolides, la logistiques et des subsides viennent bien du constructeur dans lequel l’état est actionnaire.
Quoi qu’il est soit, la formule 1 à l’heure de la crise n’est que le reflet d’un capitalisme orientant essentiellement la recherche vers le productivisme.
De qui se moque-t-on !!!
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