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Quelque 500 à 600 habitations ont été détruites par le passage du cyclone. Crédits photo : AFPLe cyclone a terminé sa course samedi dans l'archipel des Australes. Un homme a été emporté par la houle à Tubaï et les dégâts matériels sont importants.
Fin de parcours pour Oli. Pendant six jours, le cyclone a balayé les îles de Polynésie française, dans le Pacifique. Un premier bilan global du Haut-commissariat fait état de centaines de maisons détruites. Le bilan humain s'élève à un mort, un blessé grave et six blessés légers.
Samedi, Oli a fini de s'affaiblir en touchant Raivavae et Rapa, dans les îles Australes, où les dégâts sont moindres. Le cyclone a en revanche détruit ou sérieusement endommagé 303 habitations aux Îles Sous le Vent (Bora Bora, Maupiti, Raiatea, Tahaa et Huahine), 78 aux Îles du Vent (Tahiti, Moorea et Maiao), et 154 aux Australes, dont la majeure partie à Tubuai, ainsi que de nombreux bâtiments publics.
Le montant des travaux de reconstruction sera évalué dans les jours à venir, grâce au pont aérien qui achemine gendarmes et techniciens vers l'île, à bord d'avions militaires. Mais le président de la Polynésie française, Gaston Tong Sang, a estimé qu'il faudrait «au moins un demi milliard» de francs Pacifique (4,19 millions d'euros) rien que pour les routes, dont au moins 20 km sont à reconstruire, et «un milliard pour les habitations» (8,38 millions d'euros).
«Une impression de fin du monde»C'est sur l'île de Tubuai,qui compte 2.000 habitants, qu'Oli a fait le plus de dégâts. Le cyclone a violemment touché l'île, «avec des vents moyens à 185 km/h et des pointes à 260 km/h», a indiqué Magali Charbonneau, directrice de cabinet du Haut commissaire. «C'est une impression de fin du monde, du bruit, des craquements, des sifflements, la pluie qui tape sur les volets, qui rentre sous les portes, sous les fenêtres, et ça dure des heures», a décrit Michel Fischer, le commandant de la brigade de gendarmerie.
Jeudi soir, le décès d'un habitant de 40 ans a été annoncé, emporté par une vague. Les réseaux d'eau et d'électricité ont été coupés, et les routes sont très endommagées. «C'est un paysage de désolation, l'île est à reconstruire», a déclaré Magali Charbonneau.
Par chance Tahiti, où vivent 70% des 260.000 Polynésiens, a été globalement épargnée par le cyclone, dont la trajectoire s'est infléchie, passant plus à l'ouest que prévu. Au total, plus de 4.000 personnes avaient été évacuées.
Marie-Luce Penchard auprès des sinistrés«Ce qui fait défaut en Polynésie, c'est le logement, l'habitat est très dégradé, précaire», a déclaré Marie-Luce Penchard. A Papeete depuis dimanche dernier, la secrétaire d'Etat à l'Outre-mer a repoussé son départ, prévu jeudi. Elle s'est rendue vendredi à Rurutu et Tubuai (archipel des Australes), et a annoncé le déblocage imminent du fond de secours par son ministère.
La secrétaire d'Etat compte délivrer ces aides sous forme de forfaits pour que les sinistrés puissent les utiliser plus vite, sans avoir à produire de factures au préalable. «Il ne faut pas avoir peur de le dire, il y a de la misère en Polynésie», a-t-elle déclaré.
Ce premier bilan soulève la question du départ progressif des forces armées, omniprésentes pendant les phases de secours. Ses avions et ses hélicoptères ont été indispensables pour des îles réparties sur une surface aussi étendue que le continent européen. «On ne peut pas laisser les moyens qu'on a connus au temps du nucléaire, mais notre retrait a été trop important», a affirmé Marie-Luce Penchard. «Ce qui vient de se jouer avec Oli peut remettre en cause ce retrait, il faudra laisser plus de moyens que prévu», a-t-elle ajouté.
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