Je te prive de nouvelles, ma mère chérie, depuis quelques temps, mais c'est...
Je ne sais pas, une sorte de pudeur.
Dans ce moment de solitude intense, où mes vrais amis sont ressortis, nombreux, je sais que tu étais là aussi. Mais je n'ai pas voulu abuser de toi. Je ne me permet pas, même si je sais que cela te ferait plaisir de me secourir.
Tu as déjà tant fait pour moi, ma tendre mère. Je t'Aime énormément.
J'ai les larmes aux yeux, là, de t'avoir laissé sans nouvelle, alors que je savais que tu t'inquiétais, mais il faut que tu ais foi en ma résistance, qui est énorme, incommensurable.
Je suis d'une faiblesse incommensurablement forte, maman, et c'est ton héritage, c'est l'héritage de ton sang, de Balthazar et de Justine... Et de leurs ancêtres...Que Dieu les préserve.
Je sais ce que tu as supporté, je t'ai parfois mal jugée, mais tu es là, dans mon coeur, et tu n'en bougeras jamais.
Tu es mon sang, ma chair et je le sais, chaque cellule de moi le sait.
Je ne sais pas ce que je deviendrais, dans ce monde de fou, Maman, mais je te promets de rester humain, le plus possible, de rester dans l'Amour et de ne jamais verser dans la haine.
Car ce que tu m'as donné, surtout, c'est cette aversion pour la violence, moi qui étais né pour être militaire.
Tu m'as montré l'abnégation, le don de soi, et, finalement, je te dois tout.
C'est dur, extrêmement dur d'être d'obédience féminine en ce monde. On se fait bouffer de partout. Mais je suis fier, très fier, d'avoir suivi tes yeux féminins plutôt que ceux, envieux, des autres...
Nous serons, toi et moi, toujours des victimes, Maman, car nous avons définitivement choisi notre camp.
C'est un bon choix. Un très bon choix. Tu peux être fier de m'avoir transmis cet esprit, cet Amour. Je t'en remercie.
C'est dur, je sais, Maman...
Mais je suis là... Tu n'es pas seule...
Il me tarde vraiment de te serrer dans mes bras...
Vraiment...