Comme je suis dans une situation d'attente et de mise à niveau, je passe beaucoup de temps à lire et à regarder des films. Je me culturationne...
Comme il me faut digérer Ravage, me suis dit qu'un petit film ferait l'affaire. Ha, j'ai vu, un film qui peut être intéressant, sur la 2. Dans la vallée d'Elah...
Surprenant, vraiment surprenant. Tout de suite, j'ai été happé par le jeu des acteurs. Tommy Lee Jones est, comme d'habitude parfait dans son rôle de dignité et de persévérance; habituel, chez lui, quel que soient les rôles.
Susan Sarandon, dans ses trop courtes apparitions, transpire la mère abattue.
Charlize Théron, dans son rôle de mère, célibataire, flic, débordée et pas loin du précipice n'est pas que convaincante, on a vraiment envie de la prendre dans ses bras et de l'encourager.
Pendant les 9/10ème du film, plane une propagande nationaliste pesante, car le fond du scénario est la guerre d'Irak.
Puis, d'un coup, nous sommes plongés dans l'horreur intrinsèque de la guerre, du chaos. Des hommes, des humains, deviennent des bêtes sauvages, comme tout corps plongé avec persistance dans le désordre émotionnel, dans l'esprit du danger permanent, de la mort omniprésente.
Et c'est là que je me rends compte qu'en touchant un autre sujet, ce film rejoint en beaucoup de points Ravage, de Barjavel.
On ne peut rester humains dans le chaos. On en mourrait. Pour survivre dans le chaos, il faut devenir encore plus féroce que ses ennemis. La différence, entre ces deux histoires, c'est Barjavel qui décrit l'horreur mais place constamment son héros en position de dignité. Alors que dans le film, il n'y a plus de code, aucune dignité dans l'horreur, l'humain est dépassé par la bête.
D'un film patriotique et de propagande, on se retrouve d'un coup dans un film dissident, où la dernière image est le drapeau américain hissé en haut d'un mat, à l'envers...
Mine de rien, tout cela fait beaucoup réfléchir...