Les deux articles que je commente ci-dessous, s'inscrivent dans la longue lignée des publications qui établissent un lien entre le climat et les taches solaires.
Il s'agit, cette fois-ci, de la corrélation observée entre les événements cycloniques et le cycle de Schwabe (d'environ 11 ans) des éruptions solaires.
Le premier article, paru dans GRL en 2008, rend compte des résultats d'une analyse statistique des événements cycloniques survenus essentiellement dans la zone des Caraïbes et du golfe du Mexique. Il suggère une explication de la corrélation [taches solaires/cyclones] observée à partir de la modélisation théorique actuelle des cyclones. Le second article, publié tout récemment par la même équipe dans GRL (2010), approfondit et vérifie le modèle théorique de ces corrélations [activité solaire/ouragans] basé sur le réchauffement de la basse stratosphère induit par les UV émis en grande quantité pendant les éruptions solaires.
Les auteurs de ces travaux font partie de la FSU (Florida State University) à laquelle appartient également Ryan Maue qui gère les bases de données sur l'activité cyclonique locale et mondiale et que j'ai déja cité dans cette même page.
Comme à l'accoutumé, j'indique d'abord les références précises des articles en question, puis je donne le résumé original en anglais suivi d'une traduction en français.
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1) "United States and Caribbean tropical cyclone activity related to the solar cycle".
Soit "L'activité cyclonique tropicale aux Etats-Unis et dans les Caraïbes en relation avec le cycle solaire".
Elsner, J. B., and T. H. Jagger (2008) (Département de Géographie de l'Université d'Etat de Floride, USA)
Geophys. Res. Lett., 35, L18705, doi:10.1029/2008GL034431
Résumé " Les auteurs rapportent sur la découverte que les fréquences des ouragans annuels aux USA sont corrélées de manière significative avec l'activité solaire. Cette corrélation résulte du fait que les cyclones tropicaux intenses sont plus rares au dessus des Caraïbes et du Golfe du Mexique quand le nombre de taches solaires est élevé. Cette observation est en accord avec la théorie du moteur de chaleur des ouragans qui prédit une diminution de l'intensité potentielle maximale avec un réchauffement de la couche proche du sommet de l'ouragan. Un soleil actif chauffe la basse stratosphère et la haute troposphère par le biais de l'absorption de radiations ultraviolettes (UV) supplémentaires par l'ozone. Comme la dissipation de l'énergie des ouragans s'effectue par le mélange océanique et le transport atmosphérique, les cyclones tropicaux peuvent agir en amplifiant l'effet de variations relativement faibles de l'irradiance solaire, provoquant ainsi une modification appréciable du climat. Ces résultats ont des implications pour la vie et les biens, aussi bien dans l'ensemble des Caraïbes, qu'au Mexique et dans des parties des Etats-Unis."
Le graphique maître de cette publication est représenté ci-dessous. La partie a) précise les zones où ont été effectuées les mesures. La partie b) donne un graphique démontrant les corrélations existantes entre l'activité solaire et la vitesse des vents lors des événements cycloniques. Les légendes en français figurant à gauche des graphiques sont les traductions des légendes originelles.