Par Julie Joly
Selon une étude parue dans une revue médicale britannique, le nombre de cas et la mortalité de la grippe A seraient bien supérieurs aux statistiques officielles.
La méthode de recensement des cas de grippe porcine ne serait pas fiable et fausserait le nombre de cas.
Un conseiller ministériel français en a fait récemment l’expérience: deux semaines à 40 °C de fièvre, toux rauque, tremblements, et impossible de savoir s’il était porteur, ou non, du virus H1N1. “J’ai suivi les conseils de l’Institut de veille sanitaire [InVS], j’ai appelé le 15! Un médecin du Samu m’a demandé par téléphone si j’avais été en contact avec un citoyen américain ou britannique. J’ai répondu qu’a priori non… Il en a conclu que je n’avais pas la grippe A.” Un peu court pour un diagnostic, s’inquiète le malade en rémission. Trop flou pour établir une photographie crédible de l’avancée de la pandémie, dénoncent les experts en virologie.
L’étude publiée mercredi 15 juillet par le très sérieux British Medical Journal n’a rien pour rassurer: les chiffres officiels concernant le nombre de cas et la mortalité du virus de la grippe A dans le monde ne sont pas fiables, pointent les épidémiologistes de l’Imperial College de Londres. Et pour cause, beaucoup de malades infectés ne sont pas recensés comme tel.
La propagation du virus serait dès lors bien supérieure aux allégations, multipliant d’autant les risques de voir s’étendre la pandémie, faute de précautions suffisantes. Plus grave encore, soulignent les auteurs, l’absence de données fiables peut aussi retarder la prise en compte d’une mutation du virus. Or, à quelques semaines de la fin de l’été et des premiers rhumes automnaux, le décalage expose à de lourdes répercussions: croisé à la grippe saisonnière, le virus H1N1 à toutes les chances de gagner en virulence et en dangerosité.
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