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23 juin 2009 2 23 /06 /juin /2009 09:50
par Yildune Lévy

C'est un homme, dans un bureau, comme tant d'autres hommes dans tant d'autres bureaux auxquels il ressemble sans ressembler à rien. Celui-là dispose d'un pouvoir spécial, certainement dû au fait que son bureau occupe le dernier étage d'une quelconque tour d'un palais de justice.

On dit qu'il instruit, qui ? quoi ? Il instruit. Il écroue. Il interroge. Il rend des ordonnances, de pâles ordonnances, où quelques articles de loi, une poignée de formules convenues et de considérations vagues se concluent par d'impénétrables mesures de contrôle judiciaire. Benjamin, certainement trop apprécié comme épicier à Tarnac, sera assigné à résidence chez sa mère en Normandie, où il n'a jamais vécu, à 30 ans. Manon et moi, qui partagions tout à Fleury, n'avons plus le droit de nous voir maintenant que nous sommes "libres". Julien peut se mouvoir dans toute la couronne parisienne, non traverser Paris, au cas où lui viendrait la tentation de prendre d'assaut l'Hôtel de Ville, sans doute.


Tel ami qui le visitait au parloir de la Santé doit se garder de le croiser désormais, sous peine de réincarcération. L'homme au bureau construit un dédale de murs invisibles, un labyrinthe d'impossibilités factices où nous sommes censés nous perdre, et perdre la raison. Il y a un ordre dans cet écheveau d'absurdités, une politique de désorientation sous les accents neutres du judiciaire.

On nous libère en prétextant qu'il n'y a pas de "risque de concertation frauduleuse" pour ensuite nous interdire de nous voir et nous exiler ici ou là, loin de Tarnac. On autorise un mariage tout en en faisant savamment fuiter le lieu et la date. On fragnole (1), à coup sûr, mais pas seulement.

C'est par ses incohérences qu'un ordre révèle sa logique. Le but de cette procédure n'est pas de nous amener à la fin à un procès, mais, ici et maintenant, et pour le temps qu'il faudra, de tenir un certain nombre de vies sous contrôle. De pouvoir déployer contre nous, à tout instant, tous les moyens exorbitants de l'antiterrorisme pour nous détruire, chacun et tous ensemble, en nous séparant, en nous assignant, en starifiant l'un, en faisant parler l'autre, en tentant de pulvériser cette vie commune où gît toute puissance.


La procédure en cours ne produit qu'incidemment des actes judiciaires, elle autorise d'abord à briser des liens, des amitiés, à défaire, à piétiner, à supplicier non des corps, mais ce qui les fait tenir : l'ensemble des relations qui nous constituent, relations à des êtres chers, à un territoire, à une façon de vivre, d'oeuvrer, de chanter. C'est un massacre dans l'ordre de l'impalpable. Ce à quoi s'attaque la justice ne fera la "une" d'aucun journal télévisé : la douleur de la séparation engendre des cris, non des images. Avoir "désorganisé le groupe", comme dit le juge, ou "démantelé une structure anarcho-autonome clandestine", comme dit la sous-direction antiterroriste, c'est dans ces termes que se congratulent les tristes fonctionnaires de la répression, grises Pénélope qui défont le jour les entités qu'ils cauchemardent la nuit.


Poursuivis comme terroristes pour détention de fumigènes artisanaux au départ d'une manifestation, Ivan et Bruno ont préféré, après quatre mois de prison, la cavale à une existence sous contrôle judiciaire. Nous acculer à la clandestinité pour simplement pouvoir serrer dans nos bras ceux que nous aimons serait un effet non fortuit de la manoeuvre en cours.


Ladite "affaire de Tarnac", l'actuelle chasse à l'autonome ne méritent pas que l'on s'y attarde, sinon comme machine de vision. On s'indigne, en règle générale, de ce que l'on ne veut pas voir. Mais ici pas plus qu'ailleurs il n'y a lieu de s'indigner. Car c'est la logique d'un monde qui s'y révèle. A cette lumière, l'état de séparation scrupuleuse qui règne de nos jours, où le voisin ignore le voisin, où le collègue se défie du collègue, où chacun est affairé à tromper l'autre, à s'en croire le vainqueur, où nous échappe tant l'origine de ce que nous mangeons, que la fonction des faussetés, dont les médias pourvoient la conversation du jour, n'est pas le résultat d'une obscure décadence, mais l'objet d'une police constante.


Elle éclaire jusqu'à la rage d'occupation policière dont le pouvoir submerge les quartiers populaires. On envoie les unités territoriales de quartier (UTEQ) quadriller les cités ; depuis le 11 novembre 2008, les gendarmes se répandent en contrôles incessants sur le plateau de Millevaches. On escompte qu'avec le temps la population finira par rejeter ces "jeunes" comme s'ils étaient la cause de ce désagrément. L'appareil d'Etat dans tous ses organes se dévoile peu à peu comme une monstrueuse formation de ressentiment, d'un ressentiment tantôt brutal, tantôt ultrasophistiqué, contre toute existence collective, contre cette vitalité populaire qui, de toutes parts, le déborde, lui échappe et dans quoi il ne cesse de voir une menace caractérisée, là où elle ne voit en lui qu'un obstacle absurde, et absurdement mauvais.


Mais que peut-elle, cette formation ? Inventer des "associations de malfaiteurs", voter des "lois anti-bandes", greffer des incriminations collectives sur un droit qui prétend ne connaître de responsabilité qu'individuelle. Que peut-elle ? Rien, ou si peu. Abîmer à la marge, en neutraliser quelques-uns, en effrayer quelques autres. Cette politique de séparation se retourne même, par un effet de surprise : pour un neutralisé, cent se politisent ; de nouveaux liens fleurissent là où l'on s'y attendait le moins ; en prison, dans les comités de soutien se rencontrent ceux qui n'auraient jamais dû ; quelque chose se lève là où devaient régner à jamais l'impuissance et la dépression. Troublant spectacle que de voir la mécanique répressive se déglinguer devant la résistance infinie que lui opposent l'amour et l'amitié. C'est une infirmité constitutive du pouvoir que d'ignorer la joie d'avoir des camarades. Comment un homme dans l'Etat pourrait-il comprendre qu'il n'y a rien de moins désirable, pour moi, que d'être la femme d'un chef ?


Face à l'état démantelé du présent, face à la politique étatique, je n'arrive à songer, dans les quartiers, dans les usines, dans les écoles, les hôpitaux ou les campagnes, qu'à une politique qui reparte des liens, les densifie, les peuple et nous mène hors du cercle clos où nos vies se consument. Certains se retrouveront à la fontaine des Innocents à Paris, ce dimanche 21 juin, à 15 heures. Toutes les occasions sont bonnes pour reprendre la rue, même la Fête de la musique.



Etudiante, Yildune Lévy est mise en examen dans l'"affaire de Tarnac".


(1) Il manque assurément au vocabulaire français un verbe pour désigner la passion que met un assis à rendre, par mille manœuvres minuscules, la vie impossible aux autres. Je propose d'ajouter pour combler cette lacune à l'édition 2011 du Petit Robert le verbe "fragnoler" d'où découlent probablement le substantif "fragnolage", l'adjectif "fragnolesque" et l'expression argotique "T'es fragno !" dont l'usage est attesté et ne cesse de se répandre.


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Et pendant ce temps on continue un racisme different :<br /> Pakistan : Un chrétien est battu à mort pour avoir utilisé une tasse réservée aux musulmans<br /> L’islam est une religion suprématiste qui établit une hiérarchie de la «pureté» entre musulmans et non musulmans. À chaque fois que des musulmans en Occident réclament des salles de prière séparées, des toilettes séparées, des heures réservées dans les piscines ou autres services collectifs, c’est un apartheid religieux qu’ils recherchent. Hitler était également obsédé par la notion de «pureté». Le système de castes dans l’hindouisme est aussi fondé sur une hiérarchie de la «pureté». Gandhi a eu la sagesse de réformer l’hindouisme et a lutté toute sa vie contre les odieuses pratiques liées à l’intouchabilité. L’islam n’a pas encore trouvé son Gandhi.14 juin 2009 - International Christian Concern (ICC) a appris que des musulmans radicaux exploitant un stand de thé ont battu un chrétien à mort le 9 mai parce qu’il avait utilisé une tasse réservée aux musulmans. Le jeune homme, Ishtiaq Masih, avait commandé un thé dans une échoppe située en bordure de la route dans le village de Machharkay dans le Punjab au Pakistan après que le bus dans lequel il voyageait se soit arrêté pour permettre aux passagers de se rafraîchir.<br /> Lorsque Ishtiaq est venu pour payer son thé, le propriétaire a remarqué qu’il portait une croix autour du cou. Il s’est emparé d’ishtiaq et a demandé à ses employés d’apporter tout ce qu’ils pouvaient trouver pour le battre. Ishtiaq avait passé outre à l’avis affiché sur le stand informant les non musulmans qu’ils devaient déclarer leur religion avant d’être servis. Ishtiaq n’avait pas remarqué l’avis avant de commander son thé, ayant passé sa commande avec un groupe de passagers du bus.<br /> Le propriétaire et 14 de ses employés ont battu Ishtiaq avec des pierres, des barres de fer et des battes, et ils l’ont poignardé à plusieurs reprises avec des couteaux de cuisine pendant qu’il implorait miséricorde.<br /> Les autres passagers du bus et des passants sont finalement intervenus et l’ont transporté au Centre de santé rural du village. Ishtiaq est décédé des suites de blessures à la colonne vertébrale, à la tête et à la poitrine. Le médecin qui a reçu Ishtiaq a dit à ICC qu’il avait des hémorragies internes et externes massives, une fracture du crâne et des lésions cérébrales.<br /> Le Makah Tea Stall est situé sur l’autoroute Sukheki-Lahore et appartient à Mubarak Ali, un musulman radical âgé de 42 ans. Le correspondant d’ICC a visité le stand de thé et observé un grand panneau d’avertissement en rouge avec un symbole de tête de mort qui se lit comme suit : « Tous les non-musulmans doivent déclarer leur religion avant de passer une commande. Ce stand de thé sert uniquement les musulmans ». L’avis menace ceux qui enfreignent la règle de « terribles conséquences ».<br /> Un commerçant voisin a dit à ICC sous condition d’anonymat qu’Ali est un fondamentaliste musulman et que tous ses employés sont d’anciens étudiants de madrasas (séminaires) musulmanes radicales. Ali utilisait de la vaisselle séparée pour les musulmans et les non musulmans dans son commerce.<br /> La famille d’Ishtiaq a dit qu’ils ont immédiatement signalé l’incident à la police et déposé une plainte contre Ali. Bien que la police ait enregistré leur plainte, aucune mesure n’a été prise en vue d’arrêter Ali ou ses employés.<br /> Quand ICC a voulu obtenir des renseignements sur le meurtre à la station de police de Pindi Bhatian Saddar, le chef de la police a déclaré que des enquêtes étaient en cours et qu’ils traitaient l’affaire comme un meurtre motivé par la religion commis par des musulmans biaisés. Interrogé sur le panneau d’avertissement dans le commerce d’Ali, le chef de police Muhammad Iftikhar Bajwa a affirmé qu’il ne pouvait pas l’ôter.<br /> Toutefois, la constitution du Pakistan interdit explicitement ce type de discrimination et la police peut prendre des mesures énergiques contre l’enseigne. Mais comme les policiers sont également musulmans, le père d’Ishtar affirme qu’ils manquent à leur devoir professionnel de poursuivre les assassins, qui continuent d’exploiter librement le stand de thé.<br /> Source : Poste de Veille (source originale en anglais : ICC, United Copts of Great Britain)
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